Découvrir la Commune d'Albas
Aux confins des dernières pentes du Massif Central, Albas-bourg, berceau du vin de Cahors, était un port et une place forte. Cette vieille bourgade épiscopale édifiée sur la falaise, rive gauche, au dessus du Lot, forme un site des plus pittoresques en aval de Cahors, entre Luzech et Prayssac.
À plus de 50 mètres au dessus du Lot, le "Castrum Albaribus" tout d'abord détenu par la famille de Luzech devint le château naturellement deffensif du début du millénaire, puis château féodal du 13e au 15e siècle,. En 1262, il devint la demeure des Évêques de Cahors, alors les plus puissants seigneurs de la basse vallée jusqu' en 1630. Après la guerre de cent ans, le château délaissé fut réaménagé par les évêques Antoine d' Alaman dès 1485 puis Antoine de Luzech de 1504 à 1509. En 1589, le bourg est doté par Antoine Hébrard de Saint Sulpice de 4 foires du safran et de 52 marchés annuels. Aujourd'hui il accueille la Mairie, l'église et des maisons particulières. Son riche passé est émaillé d'évènements et de légendes de toutes sortes.
Deux portes permettent d'imaginer l'importance de ce château, au sud, la porte du Pal, entrée venant de Rivière Haute. Le petit musée de la "Maison du Pal", bâtiment du XIIIe siecle, et le circuit banalisé, vous permettent de mieux comprendre l'organisation de cette place forte. Le "Pal" était, au moyen-âge, un pieu apointé destiné à être fiché en terre au pied du cep de vigne et/ou un outil en fer de forme cylindrique utilisé pour planter la vigne. Il y a aussi "Pal injecteur", une sorte de grosse seringue utilisée depuis le moyen-âge, la forme de cet outil n'a guère varié depuis l'antiquité romaine, elle servait à injecter du sulfure de carbone dans le sol pour soigner les vignes malades. Et, plus bas, une seconde porte dite "poterne " surveillée par la tour des Consuls du 13ème siècle fermait le castrum.
La "petite place", dite des Mirepoises, accueillait le cimetière des pauvres transféré à Cayrac en 1804. Puis une halle y fut construite pour commercialiser la garance (dont les racines ont été utilisées pour teinter en rouge vif les pantalons de l'infanterie française au début de la Première guerre mondiale) , la laine, les bestiaux, le vin et le safran .
Grace aux soins de Dame Anne de Thémines, les Mirepoises, congrégation religieuse enseignante, fondée à Cahors au XVII e siècle, qui se consacre à l'éducation des jeunes filles pauvres, s'installent en 1677 et assurent l'éducation des jeunes filles albassiennes.
Au centre du bourg, l'église Saint Étienne, de construction romane initialement, fut presque entièrement détruite en 1894 pour être rebâtie en trois ans par l'architecte Jean-Gabriel Rodolosse, plus grande, telle que nous la connaissons aujourd'hui, néo-romane. Une partie romane avait toutefois été sauvée par des passionnés. Pendant la durée des travaux, les services étaient assurés dans la cave voûtée de la maison dite "Jouffreau" à l'aplomb du Lot. Récemment rénovée intérieurement par des Albassiens, l'église a retrouvé son éclat d'antan et ses trésors mis en valeurs inspirent le détour. Certains chapiteaux romans servent de banc sur le bord du Lot. Monseigneur Enard consacra le nouvel édifice en 1897 en présence du Maire, monsieur Pagès du Port.
Perchée sur le plateau, l'église romane Saint Martin à Cénac, a reçu des transformations majeures du Xe siècle au début du XXe siècle et a été récemment rénovée intérieurement par des particuliers passionnés qui lui ont rendu tout son éclat. Les maître autel et retable, enregistrés au patrimoine, ont été superbement restaurés ainsi que certains ornements liturgiques du XVIIe siècle et proches du travail du soyeux Jean Revel.
La navigation sur le Lot est actuellement possible en aval du barrage d'Albas ou en amont du barrage de Luzech et nous rappelle combien le transport fluvial était important sous la domination anglaise. Les bateaux "gabares" qui transportaient les barriques de vin du port d'Albas, franchissaient en aval l'écluse, rive gauche, et se rendaient à Bordeaux pour vendre le vin à l'Angleterre, la Russie et l'Amérique jusqu'à la crise du phylloxéra en 1877. Du pont, la vue sur Albas-bourg est superbe et la nuit, en période estivale, les roches sont illuminées ce qui met en valeur le site.
Le château de la Bleynie surplombe le lot, rive gauche en aval du bourg. Il fut bâti vers 1865 sur un piton rocheux juste en sortie du bourg.
Le château du Port, rive droite face au bourg en contre bas, en pierre blanches de Loire se cache derrière ses séquoias et cèdres centenaires. Il fut achevé en 1881 dans le style néoclassique si prisé au XIXe siècle.
Du centre-bourg, montez vers Sauzet et passez à la "Table d'Orientation", sur la gauche en aplomb du Lot. Un paysage de toute beauté s'offre à vous sur le cœur d'Albas et le vignoble dans le méandre du Lot de Luzech à Castelfranc.
Albas accueille / a accueilli des personnalités telles que : Jean-Pierre Alaux, écrivain romancier, auteur de la série sur FR3 "Le sang de la vigne" ; Marcel Marceau acteur connu sous le nom de "Bip, le Mime Marceau" proche de Jean Louis Barrault, père d' Aurélia Marceau, décédé en 2007 à Cahors ; Ernest Lafon, instituteur et auteur d'une monographie sur la commune, décédé en 1946 à Albas ; Gustave Guiches, romancier et auteur dramatique, décédé en 1935 à Paris ; et encore Monseigneur Bonamie, né à Albas, Archevêque de Smyrne en 1835 et Consul de France à Bagdad, début XIXe siècle, supérieur de la communauté des frères de Picpus ; plusieurs Généraux étoilés, Commandants, installés sur les bords du Lot, ont vallu le surnom de "Vallée Etoilée" à Albas ; et, il y a quelques années, Margareth, Reine du Danemark qui a épousé Henri de Monpezat, propriétaires du château de Miran à Caïx près de Luzech.
De nombreux chemins balisés vous permettent de visiter la commune et de découvrir sa campagne.